L’Europe n’a jamais stocker autant de gaz naturel de son histoire. Les capacités de stockage sous-terrain y sont remplies à hauteur de 96 % en moyenne, indique Cedigaz
En plus du gaz reçu par pipeline, les pays d’Europe ont importé plus de 30 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) au cours des dix premiers mois de 2019, des volumes supérieurs de plus de 80 % comparé à ceux l’an dernier. En France, en Espagne et en Italie, la hausse est comprise entre 50 et 75 %. Au Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou encore en Grèce, qui partaient de plus bas, les importations ont plus que triplé.
Ces records trouvent leur origine dans le fonctionnement complexe et mondialisé du marché GNL. Le secteur est en situation de surproduction avec une offre de plus en plus abondante, Cedigaz prévoit une augmentation des volumes de plus de 11 % cette année, au plus haut depuis 2010. Une conjonction de facteurs a pesé sur la demande, en particulier en Asie, qui absorbe les trois quarts du GNL mondial. L’hiver dernier a été doux un peu partout ; les grands pays importateurs le Japon et la Corée ont relancé leur production nucléaire réduisant d’autant leurs besoins en gaz, en Inde les importations ont aussi reculé. Enfin, en Chine, les importations n’ont augmenté que de 14 %, contre une hausse de plus de 40 % en 2018.
La demande a aussi reculé en Amérique, en Afrique et au Moyen-Orient – l’Egypte n’importe plus de gaz depuis qu’elle exploite le gisement de Zohr découvert en Méditerranée. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande s’est traduit par un effondrement des prix , de plus de 40 % en un an en Europe et en Asie.
Les gaziers ont dû se tourner vers l’Europe pour écouler leur production excédentaire de GNL bon marché. « L’Europe a la capacité unique d’équilibrer le marché mondial en dernier ressort grâce à ses terminaux d’importation, ses capacités de stockage, son réseau de gazoducs et ses centres de trading sans équivalent, explique Geoffroy Hureau, secrétaire général de Cedigaz.